Après une semaine passée à Tashkent pour l'obtention de nos visas manquants, nous voici enfin au Tadjikistan dont on a tant rêvé ...
Voici notre itinéraire prévu : Oybek Douchanbé Travilar Kalaikum Khorog Murgab Sary Tach (Khirgistan). A partir de Khorog c'est ce qu'on appelle la route du Pamir (pamir highway) ou M41 qui traverse la région indépendante du Tadjikistan : le Pamir. On dit que c'est une des plus belles routes du monde car les paysages sont à couper le souffle.
Pour nous la route s'est arrêtée à Khorog après 10 jours de routes difficiles. Aujourd'hui on sait que le camping car n'est pas du tout adapté à cet itinéraire. Mais pas de panique : le cube va bien et nous aussi !!
La tentative d'atteindre le Pamir :
Après deux jours de routes de Douchanbé à Kalaikum nous avons dû faire demi tour juste avant le col car deux kilomètres de routes caillouteuses auraient eu raison de notre maison roulante. Alors pour finir notre voyage en bonne et dûe forme nous avons décidé de prendre un autre itinéraire. Donc direction Douchanbé pour la route du sud, qui passe par Nurek Kulyab et qui longe la frontière de l'Afghanistan.
Après être arrivés péniblement à Khorog, nous avons fait une pause de trois jours. Le jour du départ prévu pour le Khirghistan via Mourgab, nous avons pris la décision de faire demi tour vers Douchanbé car les émeutes du khirghistan ne nous donnaient pas la possibilité de passer la frontière. Et puis cela n'avait pas de sens de risquer quoique ce soit.
A ce moment là on a eu des sentiments très mitigés. D'une part, une grande tristesse de ne pas pouvoir aller au Khirghistan. Depuis des semaines on en parlait, les enfants étant impatients de dormir dans une yourte, de déguster le bon lait fermenté de jument, de courir dans les steppes. Mais d'un autre côté c'était certainement une sage décision de retourner car la route du Pamir aurait été trop éprouvante pour nous et notre camping car, et ce malgré la beauté des paysages.
Sur notre route Tadjik, on a rencontré des caillous, de la boue, de l'eau, des trous, des bosses mais ce qu'on retiendra c'est tous les gens sympas que l'on a croisé : des villageois qui vous appellent pour vous offrir à manger, des camionneurs qui vous attendent pour vous aider à traverser un passage boueux, des dames aux larges sourires qui vendent à manger sur le bord de la route.
Ils ont rien et ils vous donnent tout !! On prend des leçons !!
Nous passons la frontière à Oybek en fin de soirée. Il y a très peu de lumière dans la douane et tous les enregistrements se font sur un registre papier !! Les douaniers sont sympas et offrent des chewing gum aux enfants !!
Direction Douchanbé la capitale.
Encore une station essence dernier cri !!
On est heureux les paysages sont beaux comme on avait imaginé et encore c'est que le début
C'est beau mais c'est haut enfin un peu
On arrive presque au premier col à 3200 m d'altitude, non sans effort puisque la vitesse maximale atteinte est de 10 kilomètres heure ! A la fin du col la route se transforme en un immense globiboulga à la casimir (sorte de boue noire). En haut du col, il neige !!
Heureusement la vue est belle
La descente un peu moins et on se demande bien où tout ça va nous mener ?! Et bien dans un tunnel, plus noir que noir. On a pensé à tous les cyclos qu'on avait rencontré à Tashkent. Comment ont ils pu arriver à respirer là dedans pendant 5 kms ??
Dans la petite ville de Ayni, on fait une pause, l'occasion pour quelques Tajiks de visiter notre maison roulante : succès garantie à chaque passage !!
Ah enfin de la bonne route... pourvu qu'ça dure ...
Une fresque de l'ère soviétique devant une ancienne mine
Partie de pétanque ...
Dans ce village, on a pas su de qui il fallait se méfier : d'une traversée d'enfants, d'extra terrestre ou d'ours !!
La prochaine fois on y va en âne !!
Un bon co pilote. Malgré les heures passées dans le camion, Pierre et Paul ont été supers
Une maison avec des verrus ??? Non des bouses qui sèchent pour alimenter le feu de la cuisine l'hiver. C'est une région montagneuse, il n'y a pas beaucoup de forêts.
Près de Kulyab sur la route du sud nous faisons une halte dans un village. Notre arrivée attire l'attention et un attroupement d'hommes se forment autour de nous. Un des hommes nous indique un endroit où dormir : c'est dans le jardin de la mosquée !! C'est l'heure de la prière on se fait tout petit. On lui demande ensuite où l'on peut trouver à manger. Il a l'air bien embêté, les magasins ne sont pas très riches en victuailles. Du coup il nous fait signe de le suivre, nous montons dans une voiture et arrivons chez des gens qui nous attendent pour manger. C'est un festin !!
C'est l'homme assis à côté de Gilles qui nous a emmené là. En fait il s'est présenté comme le "Jacques Chirac" du village (c'est le maire). Ce qu'il ne sait pas c'est qu'un petit nerveux a pris la place du grand jacquot en France. En fait tous les Tajiks se sont arrêtés à cette époque.
Et nous qui n'osions pas acheter une bière au market du village, le repas se termine par des rasades de vodka. Je ne suis pas épargnée non plus. Boire ou boire on a l'embarras du choix !!
Les villages traversés sont en pisé, les barrières en petits bois
Rien de plus que le lit d'une rivière asssèchée !!
En face de l'autre côté de la rivière c'est l'Afganistan. Quelques fois on dit bonjour de loin à des enfants qui sifflent pour qu'on les remarque
Il attend un ver, nous on attend du goudron .... qu'on aura jamais. Espérons qu'il ai plus de chance que nous !!
Du coup, nous on aime tellement le goudron qu'on va goudronner notre jardin en rentrant !!!
Une clim naturelle
C'est très parlant n'est ce pas. Pas besoin d'avoir fait science po pour comprendre qu'on va encore avoir une route pourrie !!!
Enfin on est arrivés à Khorog, on en profite pour aller dire Solom aux vendeurs Afghans dans ce marché transfrontalier
La route du retour. Depuis il a plu un peu et il faut attendre un tracto pelle pour dégager la route !!
On attend encore pour la seconde fois. Moi franchement je préfère attendre le bus plutôt qu'un tracto pelle !!
Et le bouquet final, c'est les deux pieds dans la boue. Il parait que ça fait du bien à la peau !!
A l'arrivée : Visages heureux des trois co pilotes...
C'est donc philosophiquement que l'on s'est dit : on attendait le Pamir mais le Pamir ne nous attendait pas. Enfin pas cette fois-ci !!